Sphaira

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    Cwéann l'aventurière

    Cwéann
    Cwéann
    Badaud
    Badaud


    Messages : 32
    Date d'inscription : 07/11/2009

    Cwéann l'aventurière Empty Cwéann l'aventurière

    Message par Cwéann Lun 9 Nov - 13:09

    Je m’appelle Cweann Bois-corbeau et je ne suis
    pas une guerrière… Non, loin de loin. Mais parfois les circonstances
    prêtent à confusion.

    Je me suis faite capturer par les bandits
    de la corne sanglante et ils ont tué mon fiancé, une histoire triste,
    mais aujourd’hui c’est pas ce qui manque les histoires tristes…
    Je
    suis une simple fille de couvent… Mon père m’avait simplement envoyé
    vendre le produit de la ferme alors que je revenais de mon noviciat, les temps sont dur pour nous. Les
    prémices d’une guerre se profilent a l’horizon, néanmoins même fille de
    ferme j’ai eu une éducation correcte au monastère, je sais lire, écrire compter et soigner,
    c’est peut être ça qui m’a perdu... Ils m’ont prise pour quelqu’un
    d’important, vous savez du type héroïne avec une hache et un bouclier,
    couverte de métal, ils ne m’ont pas cru, pour eux, une femme éduquée
    correspondait a l’idée qu’ils se faisaient de cette fameuse guerrière
    qui devait arriver dans la région pour leur causer des ennuis, ils ne
    m’ont pas écouté, malgré mes suppliques, mes larmes… Même pas laissé
    enterrer mon aimé dignement.
    Pourtant ça aurait dû se voir que
    j’étais bien ce que je prétendais, une héroïne ne devient pas blanche
    comme la crème lorsqu’on la condamne a mort, elle reste stoïque et se
    dresse fièrement sur l’échafaud avant de désarmer ces adversaires et
    d’en faire de la charpie pour venger celui dont elle est éprise…

    Les choses se sont compliquées, un mercenaire est arrivé, mais lui on
    voyait de suite que c’était un dur, un vrai. Et voilà qu’il me dit être
    là pour me sauver, que je suis celle qu’il cherche, la fameuse Sylènn
    de Marienbourg.
    Je n’étais qu’une fille de ferme terrifiée… Je ne
    l’ai pas détrompé, surtout après avoir entendu peu avant deux hommes
    parler de m’exécuter… le garde chargé de l’affaire arrive, la lame du
    rôdeur a volée et le bandit s’écroule, libre ! Libre, mais sur un
    ordre, armée, d’une hache trop lourde, d’un bouclier trop grand et d’un
    tas de ferraille qui me fait passer pour une idiote plus que pour une
    héroïne, je n’ai pas la prestance, ni la carrure et je transpire la
    peur.

    Le type le voit bien mais n’en dit rien et m’enjoint une
    direction en me parlant d’une humaine à sauver, j’acquiesce tétanisée
    de peur, je n’attends qu’une chose, un trou de souris pour m’enfuir, au
    diable son humaine, chacun ces problèmes, la déesse pour tous et chacun pour soit.
    Quelques mètres et
    j’aperçois une garde, je m’immobilise, la panique enfle dans ma
    poitrine en un ruisseau qui devient rivière alors que j’essai de le
    contourner pour prendre la fuite, mon cœur donne écho, boum boum boum,
    le type se retourne et me voit, étonné.

    Souvent les barbes disent qu’à la guerre on hurle de rage sur l’ennemi puis on le
    massacre, moi j’ai plutôt glapit de peur en me réfugiant derrière mon
    bouclier... C’est normal tu n’es pas une guerrière, mais une novice, une pauvre expatrier en plus, m’auraient-ils dit.
    Un coup
    m’a fait chanceler, un second perdre du terrain. M’enfuir! Oui mais ou
    ? Blam, blam, blam faisait l’épée sur le bouclier. Court, court, court
    m’hurlait ma conscience, mais j’étais tétanisée, incapable de penser.
    Et puis je l’ai vue. Là, juste derrière le garde. La porte de la
    liberté. J’ai donné un violent coup de bouclier, déséquilibrant dans
    mon désespoir le bandit, et puis un coup de hache. Un gargouillis m’a
    répondu, un peut trop fort, un autre garde est sortit des ombres,
    alerté et m’a chargé. Mes espoirs ont fondus comme neige au soleil…

    La chance c’est comme la foudre me disait mon père, ça frappe pas deux
    fois au même endroit… Il devait ce tromper, j’ai lancé ma hache et elle
    c’est fichée, par je ne sais quelle miracle, dans la tête de mon
    adversaire, me laissant un moment étonnée avant que je reprenne mes
    jambes a mon cou.
    J’ai couru vers la porte, c’était en fait une
    grille, maudite soit cette pénombre qui m’a empêché de la voir
    vraiment, j’en ai oublié ma hache et je l’ai ouverte dans un crissement
    de mauvais augure. Une petite cour et un bandit occupé a molester une
    Humaine. J’aurais voulu hurler contre ma malchance… Un cul de sac...
    L’homme m’a regardé et m’a sourit méchamment, j’ai fait demi tour pour
    m’enfuir, mais déjà il était sur moi. Un coup m’a jeté a plat ventre,
    j’ai essayé de me relever, du coin de l’œil j’ai vue la lame se diriger
    vers ma tête, j’ai tenté de l’éviter et une douleur cuisante est venue
    lanciner le coté gauche de mon visage.

    C’est étrange cette manière qu’a la
    pensée de vagabonder, dans des moments comme ça ou tout paraît se
    ralentir, un guerrier plus tard me l’expliquera. On appel ça
    l’adrénaline. Mais pour l’heure mes pensée filèrent, je sentais un
    liquide chaud m’inonder le cou.
    Galéad… Ce nom me revint ainsi que
    le visage de mon fiancé tué par une volée de flèches. Défigurée et
    veuve avant même être mariée… La peur et l’abattement m’étreignirent
    d’un coup, mais pas la peur de tout ce qui ce passait là, non la peur
    du rejet social.

    Je suis une prêtresse... L'honneur... Oui
    l'honneur bafoué d'avoir été prisonnière, je savais qu’au pays une prêtresse ne portait presque jamais les armes, ni n’abhorrait de cicatrices
    dû au métier des armes, au Pays une femme qui prenait cette voie à
    l'encontre des anciens finissait vieille fille, les hommes ne sont pas
    tendres avec nous, on est censée se marier, donner la vie pour les femmes en général soigner, la sauver et non la prendre pour nous prêtresses . Je ne voulais pas être vieille
    fille, je voulais des enfants, une ferme et un mari mais voilà qu’à
    cause de quelques bandits tout m’avais été soufflé en une volé de
    flèches…

    J’ai sentis la colère en moi, pourquoi ils me
    voulaient du mal alors que je demandais simplement à vivre dans mon
    coin ! Je me suis relevé, j’ai griffé mon agresseur, il a hurlé et
    reculé en se tenant l’œil, d’un geste j’ai arraché la hache de son
    fourreau de chair, dans un bruit écœurant, pour la lui ficher dans les
    cotes. J’avais envie de pleurer et de vomir, mais je n’avais pas le
    temps, ni la force. L'humaine c’est répandu en remerciement avant de me
    forcer a continuer et rejoindre le mercenaire, j’étais a présent
    obligée d’endosser l’uniforme d’héroïne pour que mes nouveaux alliés ne
    m’abandonne pas ici. La suite fut rapide, un autre homme trouva la
    mort, mais je commençais à prendre le coup.


    Je me souviens
    enfant avoir entendu parler un vénérable, un vétéran de nombreuses
    guerres. Il disait ce soir là, tout en fumant sa pipée, qu’un jour il
    avait ressentit la terreur. Il l’a décrite comme un malaise, en fait
    aujourd’hui je sais que les héros mentent a tout bout de chant, les
    bardes ne racontent pas les choses comme elles se passent eux non plus,
    sûrement pour éviter aux apprentis héros qu’on ne revoit jamais, une
    déconvenue trop rapide. En fait je me dis aujourd’hui que si ils
    racontaient qu’en principe les premières lignes des régiments sentaient
    plus la pisse et le retour impromptu des repas rendus a terre que la
    rage guerrière, ça encenserais moins la scène de grandeur et de gloire.
    Mais pour moi la terreur aurait a jamais l’odeur de l’urine, je ne sais
    même pas comment j’y ai survécu, en fait je sais seulement que mes
    jambes, mon estomac et ma vessie semblaient doué d’une volonté propre
    face a cet homme en noir étrange qui a tenté de nous tuer.
    Il aurait pu,
    mais sûrement devait il avoir des choses plus pressentes a faire,
    quelques villages à piller ou d’autres choses que je préfère ignorer.
    Contre toutes attentes il nous laissa vivre, non sans avoir blessé mon
    sauveur et de ce moment, on s’employa à regagner la paix relative d'un
    village de bucherons de la région, tirant derrière nous notre étrange compagnon
    blessé. Le danger passé, j’ai repris mes habitudes de femme, soigneuse,
    mais sa blessure n’était pas normale…

    Arrivés au petit fort,
    la jeune Humaine, plus douée que moi, nous soigna, me rassurant sur ma
    blessure, elle ne serait pas trop importante, mais on verrait que
    c’était une blessure de guerre je pourrais en être fière.
    Elle a dû
    vouloir me réconforter en me disant ça, les hommes et certaines femmes
    ainsi que des autres pays considèrent les
    blessures comme des preuves de leurs valeurs, chez moi, ça me
    condamnait. Elle c’est trouvé désemparée quand j’ai fondue en larme,
    elle n’a pas trouvé les mots, le Mercenaire lui, si, parce que ces
    doutes s’avérèrent fondés, je n’étais pas celle qu’il était venu
    chercher.

    On a longuement parlé, je lui ai expliqué que la
    peur de me faire tuer avait été trop forte et j’avais préférer me taire
    que de le voir me laisser là, a la merci de ces porcs.
    Il a sourit,
    « ça n’a pas d’importance » m’a t’il dit, mais j’ai compris de ce fait
    que j’étais condamnée… Condamnée a devenir ce que je n’étais pas.
    Je ne comprenais pas pourquoi les gens m’acclamaient, il me l’a dit.
    D’après lui, les gens savaient que je n’étais pas une héroïne, mais il
    voyait en moi une simple prêtresse qui s’était levée contre l’oppresseur…
    Une femme qui était comme tout le monde, mais dont le courage dictée
    par la vengeance pour le meurtre de son fiancé leur faisait découvrir
    une force qui était a leur porté. Je lui ai fait constater que c’était
    faux, qu’il fallait leur dire que j’étais qu’une fille de ferme plus
    terrifiée par un bandit qu’une souris devant un chat, que je n’avais
    pas tenté de venger qui que ce soit, mais de survivre…
    Il a rit puis m’a dit cette phrase qui depuis me suit comme son ombre
    « Et leur enlever leurs espoirs ? Leurs volontés de ne plus subir le joug ? Leur ôter l’exemple qui les libérera ? »
    Et voilà donc, je comprends maintenant pourquoi il ne m’en voulait pas
    d’avoir mentit, il tenait là un exemple, et a ces yeux c’était mieux
    encore.
    Oui mieux encore qu’une héroïne a qui on peut demander
    d’accomplir des exploits, de tuer un dragon, défier un chef brigand,
    mais que les gens ne suivraient pas sachant qu’ils ne seraient jamais
    comme elle.
    Un exemple, sa pouvait faire sortir la multitude, les
    conduire a la guerre, leurs faire prendre les armes… Il m’expliqua et
    j’écoutais, idiote que je suis. Aveuglée par la colère de ce que l’on
    m’avait prit, une colère qu’il cultiva jusqu'à ce que les premiers
    bourgeons de haine, qu’il fit naître en moi, n’éclosent.
    Galvanisée par ces paroles, j’en avais déjà oublié l’odeur de la
    terreur. Quand je dis que nous sommes tous des idiots, je l’ai donc
    écouté, souriant béatement devant la force de ces convictions, y
    croyant moi même…
    Il m’a envoyé ‘apprendre’ et j’ai appris comment
    donner des coups d'épées précis, a mieux me servir de mon bouclier, à
    tuer en somme… Et les bandits et tout ce qui cherchait a
    attaquer mon petit monde qu'était ce village puant, tombèrent bientôt par
    groupes.
    J’acquerrais plus de sûreté, de confiance, je tenais le
    haut du pavé et je parlais fort. Les dieux me pardonnent j’ai aimé ça.

    Un beau jour il est venu me voir, quelque chose allait se produire, les
    bandits allaient attaquer et le village n’était pas prêt, mais il fallait le
    défendre. J’ai mis mon armure d’idiote, mon bouclier prétentieux et
    prit mon épée vengeresse et j’ai rejoins les lignes de défenses en
    jouant des coudes.
    La bataille ? Parmi vous beaucoup en ont connu,
    peut être même y’a t’il des survivants d’Aldarn parmi vous, moi je n’ai
    que quelques images, des sons et des odeurs bien particulières. Le sang
    et son odeur cuivrée, les cris des vainqueurs, les râles des mourants,
    les hurlements de guerre des bandits, les sanglots des terrifiés, le boum
    boum boum de mon cœur, la vision des mutilés, la mort encore, encore,
    encore et ma propre peur.
    Ensuite, le désespoir, la culpabilité
    d’avoir induit ces gens en erreur et qui bêtement me regardaient avec
    respect, les humains sont idiot, ils oublies le
    coté noir de la guerre pour ne garder que le coté glorieux, mais il n’y
    a rien de glorieux dans la guerre… Ils auraient dû le comprendre en
    enterrant leurs parents, femmes, époux ou fils.


    Aujourd’hui j’ai regagné le sud, je me suis enfuie d’Aldarn et à
    présent le jour se lève alors que j’écris ces derniers mots sur mon
    journal. Ma réputation me précède. Je me débrouillerais pour
    disparaître là bas et les gens me croiront morte. Tant mieux pour moi,
    pour eux, ils reprendront leurs vies normales sans exemple pour leur
    malheur. Je ne peux pas retourner chez mon père, l’opprobre de ma
    nouvelle condition me mettrait plus bas que terre, je serais peut être
    vieille fille, mais je ne tiens pas à emmener au carnage d’autres
    personnes. Je ne veux plus que l’on se serve de moi alors j’ai décidé
    de noyer mon aspect d’héroïne en puissance en offrant mes service comme prêtresse... Ne plus être
    un exemple, ne plus faire tuer de gens par ma stupidité, qu’importe de
    toutes façons, à présent je suis Cweann l'aventurière, je ne suis plus
    une fille de ferme promise d’un époux assassiné… Et je ne serais jamais
    Cwéann la mercenaire. Même si parfois les circonstances prête a
    confusion …

      La date/heure actuelle est Ven 22 Nov - 5:24